En dehors de la production scientifique destinée à assurer leurs carrières universitaires, les enseignants-chercheurs nigériens écrivent très peu. C’est pourquoi l’immense majorité d’entre eux n’est connue que par leurs étudiants ou tout au plus les professionnels de leur domaine de spé
cialisation. Une fois n’est pas coutume le Pr ABARCHI Habibou a publié un ouvrage destiné à partager une expérience : celle de la gouvernance universitaire en Afrique à partir de l’étude du cas du Niger. C’est un ouvrage destiné au grand public qui est venu combler un vide. En effet, l’université, l’autre grande muette, est très mal connue du grand public. Il existe un fossé immense entre elle et le monde du travail.
L’étude s’inscrit dans le cadre d’un regard critique (pou plutôt un auto évaluation) de ce qu’il a pu réaliser en matière de gouvernance durant douze années de responsabilité. A l’inverse de ces recherches donnant très peu de place aux opinions des personnes impliquées dans l’action universitaire, cette étude veut comprendre le mode de gouvernance des universités au Niger à travers le cas de l’Université Abdou Moumouni de Niamey. L’ouvrage passe au crible les ressources, le fonctionnement académique, le développement de la recherche et la vie universitaire.
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Selon l’auteur, le principal problème de l’offre de formation à l’université Abdou Moumouni de Niamey est l’absence d’une véritable politique en la matière. Conséquemment, une certaine inadaptation des formations au regard des besoins des milieux professionnels et des ressources, peut être constatée. En matière de gouvernance des ressources, l’autonomie des universités confère à la gouvernance des ressources un caractère de gestion collégiale. La gestion des ressources financières s’exerce à travers l’exécution du budget qui provient essentiellement de la subvention de l’Etat.
Du point de vue de la gouvernance académique,. a réforme LMD, introduit suite à une directive de 2005 de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), a apporté un véritable changement d’approche pédagogique, de conception des curricula et de comportement académique. En outre, l’avènement du LMD a été un creuset de formation pour les enseignants-chercheurs, les PAT et les étudiants.
Parlant de la gouvernance de la recherche, il estime que l’inorganisation de la recherche scientifique se caractérise par l’existence de structure disparates, chacune dans son petit coin, préparant en interne sa petite sauce, sans esprit de mutualisation des thématiques et des ressources. Ce manque de collaboration conduit parfois à l’étude des mêmes thématiques par des structures différentes. L’épineuse question de la valorisation de la recherche demeure le plus difficile défi à relever.
Gouvernance universitaire en Afrique. Partage d’une expérience nigérienne
Enfin en ce qui concerne la gouvernance de la vie universitaire, l’auteur considère que l’organisation de la vie universitaire devient une réelle préoccupation en termes de gouvernance.