Dans ce livre passionnant traitant d’un secteur aussi délicat que l’éducation, l’auteur retrace son parcours à la tête du ministère des enseignements secondaire, supérieur et de la recherche scientifique dans un contexte de transition politique dirigée par les militaires du CSRD entre février 2010 et mars 2011 . 

Un ouvrage critique vis-à-vis des universitaires. Très sévère vis-à-vis du SNNECS

L’auteur le Dr Laouali Mahaman Dan Dah n’est pas un inconnu du grand public nigérien. Magistrat de formation, ancien SG du tout puissant syndicat des magistrats du Niger, ancien ministre, de la justice, il fut également Président de la Commission Electorale Nationale indépendante du Niger (CENI). Depuis l’indépendance, de tous les portefeuilles ministériels, l’enseignement supérieur est considéré comme le plus périlleux en raison de la confrontation perpétuelle avec les différents syndicats. C’est donc en connaissance de cause que le Dr Laouali Mahaman Dan Dah a accepté ce poste dans un contexte de transition politique, suite au coup d’Etat militaire du Général Salou Djibo.

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Apres l’avoir lu, vous conviendrez avec nous que ce livre, bien documenté, facile à lire car très bien écrit, est très passionnant. L’ouvrage relate, dans les moindres détails les rapports conflictuels nés de la volonté du ministre Dan Dah d’initier un certain nombre de réformes dans la gouvernance universitaire que tous ses prédécesseurs ont essaye de mettre en ouvre sans succès. Après une série de prises de contact avec ses collaborateurs des différentes institutions relevant de son département ministériel, à propos de l’université Abdou Moumouni de Niamey son diagnostic est très sévère : 

  • Un retard considérable dans le développement de l’expertise scientifique et la faiblesse de l’offre de formation
  • Un mode de gouvernance universitaire permissif qui constitue l’exception dans la sous région
  • Une université coupée, de l’environnement politique de contexte social et professionnel faute de programmes adéquats

Le désaccord avec le SNECS atteint son paroxysme lorsque le ministre introduit dans le projet de statut de l’Université Abdou Moumouni, deux dispositions phares de sa reforme : (1) la séparation des organes exécutifs et des organes délibérants du conseil de l’Université et organe exécutifs (en d’autres termes le premier responsable de l’Université ne peut pas être à la fois Recteur d’Université et Président du Conseil de l’Université (c’est-à-dire à ses yeux le Recteur ne doit pas être juge et partie) (2) la signature par chaque Université d’un contrat de performance avec le gouvernement. (contrat de performance est né de l’idée véhiculé dans la haute administration nigérienne selon laquelle l’université coûte cher à l’Etat et certains universitaires touchent un salaire et des indemnités qu’ils ne méritent pas). 

Une expérience de réforme dans le système éducatif

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Depuis la conférence nationale souveraine, quand il y a un bras de fer de ce genre entre les syndicats (surtout lorsqu’il s’agit du SNEN ou l’USN) l issue de l’arbitrage gouvernemental est toujours connue d’avance par l’opinion publique : dans 90% des cas le ministre est débarqué